LA CARTOGRAPHIE DES DEFORMATIONS DU SOL DUES AUX TREMBLEMENTS DE TER
Où l’on compte des franges
nous avons déjà observé l’effet d’un grand tremblement de terre vu à partir de l »c déformation qu’il cause sur des images optiques prises de part et d’autre de la date L’interférométrie permet également de mesurer cette déformation. L’image en médaillion de la page ci-contre montre l’aspect du paysage vu par radar (pour mémoire, le même paysage vu rie classique est en page 44). L’image ci-contre est issue de la comparaison interférométriqne images radar du satellite ERS prises à 18 mois d’intervalle. Cette comparaison n’a pas été obttennue immédiatement car, comme le satellite n’est pas passé exactement au même endroit, le relief du influencé la différence de phase (voirpage 48). Cependant, si la topographie du paysage est coni des passages du satellite est également connu, il est possible de calculer la différence de phase et de la retirer de la mesure. Il ne reste alors que l’effet des mouvements du sol, ainsi que d’éventuels artefacts dus aux nuages et autres effets atmosphériques tels que nous l’avons vu à la page 50.
Pour simplifier, nous considérons que l’atmosphère n’a pris aucune part dans cette mesa» peut être confirmé avec plusieurs mesures indépendantes). Chaque frange restante corresp : un déplacement le long de la ligne de visée de 5,6 centimètres en aller-retour (la longueur d’O: ou encore de 2,8 centimètres en aller simple. Comme pour la topographie et ses lignes de niveau, est ambiguë. Pour mesurer le déplacement d’un point quelconque de l’image, par exemple le faut partir d’une zone de l’image où l’on fait l’hypothèse d’un déplacement nul, par exemple k puis compter les franges jusqu’au point A. On obtient un nombre entier de franges auquel il t ter la différence de phase entre B et A (c’est-à-dire le nombre de franges non entier). Dans notre A et B ont la même couleur sur l’interférogramme. Le déplacement de A a donc été exacterr.erx franges, soit environ 15 centimètres.
La mesure ne permet pas d’atteindre la déformation très près de la rupture au sol. Dans >. la déformation évolue de plus en plus vite, et finit par dépasser une longueur d’onde à Tinter:, d’un pixel de l’image radar. Comment pourrait-on alors définir la différence des phases sur ce signal apparaît brouillé. Comment mesurer la rupture de surface? On peut soit avoir recours à une moins précise (voirpage 44), mais non ambiguë et moins perturbée par les fortes déformations, ser la petite astuce mathématique de la page 52 en observant que le nombre de franges sur un fermé est toujours nul! Pour que cela ait un sens, il faut tenir compte du signe des franges. Par si une frange est parcourue dans le sens rouge-bleu-jaune, nous dirons qu’elle est positive et n terons 1 à notre compte. Si la frange est rouge-jaune-bleu, elle sera alors négative et nous renr~- compte. Dans l’exemple schématique de la page 53, le cercle en rouge comprend bien un r. franges nul. Il en est de même du cercle en blanc sur l’interférogramme. En revanche, le parco: en noir, orienté dans le sens des aiguilles d’une montre, qui intercepte la rupture de surface, j. compter 40 franges (avec la convention de compter positivement les franges «rouge-bleu-jaune• tivement les franges «rouge-jaune-bleu»). La partie obscure, au voisinage de la rupture, corresp~ à -40 franges, puisque le total sur un parcours fermé doit être nul. Le tour est joué!
De même qu’une mesure interférométrique empile des causes différentes de variations de (essentiellement déplacements, topographie et effets atmosphériques), une mesure comme celle exemple, qui couvre un intervalle de 18 mois, empile des déplacements qui se sont produits à de* différentes. Ainsi l’essentiel de la déformation de l’image est causé par le tremblement de terre ce du 18 juin 1992. La déformation circulaire en C sur l’image correspond à un deuxième tremblement de terre quelques heures plus tard. La déformation circulaire en D correspond à un tremblement de plus faible magnitude, qui s’est produit le 4 décembre 1992.