Ambre
L’ambre (Bernstein, du bas allemand börnen, brûler, car il est facilement inflammable-ambre, de l’arabe anbar, parfum à brûler) est la résine durcie et fossilisée de certains conifères (pins, séquoias, cyprès, etc.) et angiospermes (hyménées, etc.) des époques crétacé à miocène (il y a entre 100 et 15 millions d’années). Les échantillons bruts, parfois de plus de 10 kg, souvent recouverts d’une croûte d’altération météorique, se présentent sous forme de gouttes ou de nodules. L’ambre est souvent trouble en raison d’innombrables minuscules bulles, qui peuvent être éliminées par chauffage dans de l’huile de navette (clarification thermique). Les couleurs jaune et brun sont les plus fréquentes. Occasionnellement, des insectes et des débris végétaux y sont inclus, ainsi que de la pyrite. L’ambre est attaqué par les acides, lessives, essences, alcools et parfums ; enflammé, il dégage une odeur d’encens. Il s électrise par frottement au chiffon et attire alors de petites particules. Éclat vitreux. Éclat gras une fois poli.
Gisements : le plus grand dépôt d’ambre du monde est situé dans le Samland, près de Palm-nicken à l’ouest de Kaliningrad (Königsberg), dans l’ancienne Prusse-Orientale (aujourd’hui Russie). Sous une couverture sableuse de 30 m d’épaisseur, se trouve une couche d’argile ambrifère épaisse de 9 m, dite «terre bleue». Exploitée à ciel ouvert avec des dragues à godets. L’ambre, récupéré par de puissants jets d’eau, est trié à la main : 15 % seulement peut être employé en bijouterie. Le reste est utilisé industriellement. Les bords de la Baltique renferment de vastes réserves d’ambre qui, lors des fortes tempêtes, est arraché par la houle et déposé sur les plages. Cet ambre dit marin, particulièrement cohérent, était autrefois péché selon de strictes réglementations.
Autres gisements : Sicile (ambre simétite), Roumanie (roumanite), Birmanie (birmite), Canada, Chine, États-Unis (Alaska, New Jersey), Japon, Mexique, République dominicaine.
Utilisations : depuis la préhistoire, l’ambre a toujours servi de parure, amulette et talisman ; il fut aussi travaillé en objets cultuels et articles de fumeurs. L’ambre de la Baltique, l’«or du Nord», est la première matière précieuse connue de l’homme, encore transformée aujourd’hui en objets décoratifs et bijoux variés.
Ambre pressé. Petits morceaux et déchets d’ambre agglomérés en une masse ressemblant à de l’ambre naturel, par chauffage à 140-250°C sous une pression pouvant atteindre 3000 bars.
Attention aux dénominations commerciales allemandes : «echter Bernstein» (ambre véritable) pour l’ambre pressé; «Naturbemstein» (ambre naturel) pour l’ambre vraiment naturel.
Ambroïde : dénomination commerciale fallacieuse interdite pour l’ambre pressé.