Taille des pierres de couleur
A l’exception de l’agate et du diamant, toutes les pierres ornementales et gemmes sont désignées par «pierres de couleur». La taille des pierres de couleur est désignée par «art lapidaire » et les tailleurs, par « lapidaires ». La plupart des lapidaires se spécialisent en certaines pierres de couleur, afin de mieux tenir compte de leurs particularités telles que dureté, pléochroïsme et intensités de couleur.
La pierre est tout d’abord réduite aux dimensions désirées par sciage à la scie circulaire, disque de bronze endiamanté. Les tailleries modernes utilisent actuellement des liquides de refroidissement universels particuliers et aussi, comme autrefois, de l’eau savonneuse, de l’huile ou du pétrole.
La forme de la pierre est d’abord dégrossie sur une meule verticale de carborundum à grain grossier, arrosée d’eau. Les pierres non transparentes ou comportant des inclusions dévalorisantes sont taillées en cabochons sur des meules de carborundum parcourues de gorges et bourrelets.
Après l’ébauchage, les pierres transparentes sont facettées sur des meules horizontales. À cet effet, elles sont fixées avec de la cire à cacheter ou de la gomme laque sur des « bâtons» de 10 à 15 cm de long.
Chaque «bâton» est guidé à l’aide d’une planche percée de nombreux trous, l’«évent», placée auprès de la meule. L’autre extrémité du bâton est maintenue dans le trou correspondant à l’angle de facettage désiré.
Pour l’amateur et pour la production en série, l’évent est remplacé par un support muni d’une tête de facettage permettant d’effectuer ce dernier avec une bonne précision angulaire.
Le matériau de la meule (plomb, bronze, cuivre, étain, etc.), la nature de l’abrasif (émeri, oxyde d’aluminium, carborundum, carbure de bore, diamant) et la vitesse de polissage varient selon la pierre La dernière opération consiste à polir la pierre sur une meule horizontale, en bois ou en cuir, afin d’en éliminer les dernières rayures subsistant en surface et d’aviver son éclat. L’apparition d’une fusion en surface des pierres polies et la formation d’une microscopique couche de fusion, dite couche de Beilby, renforcent la qualité du poli.
Dans les pays en voie de développement, les pierres précieuses et ornementales sont fréquemment taillées en cabochons à main nue sur des meules verticales en plomb ou en zinc actionnées à l’archet. Un facettage ainsi exécuté ne peut naturellement pas avoir la prétention d’être précis. Mais il n’en est pas moins remarquable de constater l’habileté manuelle des tailleurs façonnant les pierres précieuses et leur donnant vie avec un outillage aussi primitif.
Quant au « chauffage », c’est-à-dire au changement de la couleur des pierres sous l’effet de la chaleur, ce sujet sera traité plus loin à propos des pierres ainsi traitées.