Les volcans en Amériques: Cascades – Etats-Unis
Saint-Helens, Cascades
Activité volcanique dominante: Plinienne, coulées pyroclastiques, coulées de lave, dômes delave, lahar.
Généralités: Le mont Saint-Helens est né au Pléistocène, et une grande partie du massif est formée de coulées de basalte et d’andésite. La partie sommitale, ou ce qu’il en reste, est âgée de 2 200 ans et l’on a isolé jusqu’à soixante strates de téphra, ce qui permet de conclure que le volcan – probablement le plus actif de toute la chaîne des Cascades – a connu une fréquence d’activité explosive peu commune. Avant le cataclysme de 1980, le Saint-Helens se composait d’un cône circulaire dominant un socle de 7 km de diamètre environ, et son altitude se montait à près de 3000 m. Avec sa couronne éblouissante de cinq grands glaciers, il formait une toile de fond parfaite au paysage enchanteur de la région qui attirait chaque année des milliers de vacanciers américains venus s’adonner aux joies, du plein air sur les rives du lac Spirit et dans les immenses, forêts de conifères séculaire qui ornaient les alentours. Or, si l’on en croit leurs légendes, les Indiens avaient observé au cours des siècles précédent de nombreuses éruptions et savaient que le géant attendait son heure. Le 20 mars 1980, une série de séismes de moyenne intensité enregistrée sous le volcan annonçait le réveil du monstre. Pendant près de deux moins, de petites éruptions se succédèrent tandis que le flanc nord de la montagne se soulevait de 150 m environ sous la poussée du magma qui remontait des profondeurs. A 8 heures 32, le matin du 18 mai, un séisme superficiel de plus forte intensité secoua l’édifice tout entier, déclenchant un éboulement en trois parties du versant nord et, simultanément, l’explosion du magma accumulé dans les entrailles du massif. L’éboulement et l’explosion décapitèrent le cône et ouvrirent vers le nord un cratère de 2 km de diamètre et de 600 m de profondeur. La nuée de gaz et de fragments projetée au nord par l’explosion – baptisée Stone Wind (« vent de pierre ») par la presse américaine – se déplaçait à des vitesses supersoniques et à une température de l’ordre de 250 °C, dévastant près de 600 km2 de forêt. Aussitôt après, une colonne de gaz et de cendres apparut au-dessus du volcan pour s’élever à 16 km de hauteur en l’espace de quelques heures. Vers le milieu de la journée du 18 mai, une série de coulées pyroclastiques dévala les ravines du volcan et, dans l’après-midi, la colonne plinienne avait atteint une vingtaine de kilomètres de hauteur. À 17 heures, la phase paroxysmique était achevée, laissant un paysage désolé et une montagne éventrée. Le lourd bilan de l’éruption fut aggravé par la succession de coulées de boues (lahars) qui résultèrent de la destruction des nombreux bassins fluviaux qui partaient du volcan. Après l’éruption du 1 du 18 mai, le mont Saint-Helens se livra par cinq fois à une activité explosive dans le cours de la même année 1980. Si aucune de ces éruptions n’eut l’intensité de la première, elles libérèrent toutes des colonnes de gaz et de cendres de 8 à 16 km de hauteur, et déclenchèrent sur le versant nord des coulées pyroclastiques de près de 100 km/h et dont les dépôts se sont dispersés sur une distance de 8 km au nord du volcan. Quelques jours après les explo¬sions du 12 juin et du 7 août, de la lave de même composition à base de dacite que celle qui caractérise les éruptions explosives, a émergé du cratère du volcan. Cette lave, trop visqueuse pour rapidement, a formé des dômes qui ont été détruits par les explosions suivantes. En revanche, le dôme de lave qui s’est formé après les explosions d’octobre 1980 a résisté et forme désormais le noyau du dôme actuel.
Après le mois d’octobre, on a dénombré onze autres érup¬tions, essentiellement effusives, parfois précédées ou accom¬pagnées de petites explosions, qui ont contribué à la croissance du dôme de lave. Lorsqu’elles se sont produites en hiver, la chaleur a fait fondre une partie du manteau neigeux et déclen¬ché des lahars ou des ava¬lanches de neige.
Au cours de l’explosion du 19 mars 1982, des ponces et des roches provenant du dôme furent projetés contre la paroi sud, ce qui déclencha une ava¬lanche de neige et de roches qui parcourut
tout le cratère et sortit par l’ouverture nord qui avait été creusée par la grande éruption de mai 1980. L’ava¬lanche envahit le cours de la rivière North Fork Toutle et provoqua des dégâts supplé-mentaires. De temps en temps. la cime du dôme de lave libère des jets de gaz et de cendres qui forment autant de pana¬ches sur 6 à 7 km de hauteur.
Vidéo : Les volcans en Amériques: Cascades – Etats-Unis
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